Bienvenue sur Synnetis...

Un monde sans danger.

4 avril 2044,

Ce matin, pendant ma pause, entre deux lames à aiguiser, je me demandais comment je pourrais bien expliquer le monde dans lequel nous vivons à quelqu’un qui ne l’aurait jamais vu. A un étranger, un aveugle, un amnésique.

Synnetis est un merveilleux endroit constitué principalement de grandes tours en acier que nous appelons buildings. Quelques fois, l’horizon est davantage dégagé par des plaines sur lesquelles vivent différentes bêtes ou grandissent diverses plantes, tous deux destinées à finir dans nos assiettes. Quant aux extrémités de Synnetis, elle est entourée d’un mur invisible, donnant une vue incroyable sur des plaines qui ne semblent se terminer. Suite à de nombreux essais non fructueux, tout le monde s’accorde à dire qu’il est impossible de passer outre. En me relisant, je me fis la réflexion qu’il semblerait que nous vivions à l’étroit, ce qui est totalement faux ! Nous sommes un peu plus de quinze millions d’habitants à partager une terre de plus de trois mille kilomètres carrés.

Afin de conserver l’ordre dans ce vaste territoire, la milice exerce son autorité. Elle est très mal vue par une bonne partie de la population, accusée d’abuser de son pouvoir. Pour rentrer à la milice, rien de plus simple, lors de l’arrivée à l’académie de Synnetis à onze ans, un bâton nous est fourni.  Les cours sont donnés en sorte de faire de nous des citoyens modèles mais surtout, afin de découvrir notre arme. En effet, un lien très fort nous unit à ce bout de bois que nous recevons à notre arrivée. Celui-ci se transforme au fur et à mesure de notre apprentissage pour ressembler toujours plus à une arme. Lors du passage de notre premier examen à l’âge de quinze ans, nous sommes supposés avoir atteint le niveau un. Les niveaux reflètent notre faculté à combattre ainsi que la puissance de l’arme qui évolue en même temps que nous. A l’âge de 18 ans, âge de quitter l’académie, un examen s’assure que nous avons au moins passer le niveau deux, c’est à cet instant que nous sommes plus ou moins capable de nous battre en cas de combat.

A la sortie de cette académie, plusieurs choix s’offrent à nous. Si nos qualités conviennent à la milice, nous sommes aptes et obligés à les rejoindre. Si ils ne veulent pas de vous, vous pouvez trouver un métier pépère qui vous évitera de tenir votre arme à la main à longueur de journée. Ou alors que vous soyez « obligés » ou non à rejoindre la milice, vous pouvez toujours, à vos risques et périls, rejoindre les rebelles. Ces rebelles, comment ai-je pu oublier d’en parler jusqu’ici ? Ces combattants, au même titre que la milice, croient à des idéaux politiques opposés à celui qui nous est imposé. Se battant sans relâche avec les représentants de l’ordre, ils sont déterminés à renverser le pouvoir actuel.

La milice, contrairement aux rebelles, est extrêmement hiérarchisée. Cependant, les deux camps reconnaissent chacun un leader naturel. Le général Rai Kaisoku est à la tête de la milice tout comme un certain Mella plie clairement les rebelles à sa volonté, naturellement. Nous ne savons que très peu de choses sur eux mais leur force est légendaire… on raconte même qu’ils ont tous les deux dépassé le niveau quinze, rien qu’à y penser, ça fait froid dans le dos.

J’écris, j’écris, mais il commence à faire tard ! Je me lève tôt demain, j’ai une livraison d’armures de la milice à réparer demain.